Artisans et commerçants associés ou dirigeants de société
Les travailleurs indépendants versent des cotisations et contributions ouvrant des droits à la Sécurité sociale :
- Les artisans inscrits au répertoire des métiers qui exercent une activité de production (ex : charcutier traiteur), transformation (ex : industrie de la chaussure), réparation (ex : réparation de véhicule automobile), prestations de services (ex : ambulance, taxi, salon de coiffure).
- Les commerçants inscrits au registre du commerce et des sociétés ou assujettis comme commerçants à la taxe professionnelle.
Statut juridique des entreprises déterminant le régime de protection sociale des travailleurs indépendants :
- associés uniques gérants de droit ou de fait d'Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
- associés de Sociétés en Nom Collectif (SNC)
- gérants majoritaires de Société à Responsabilité Limitée (SARL), gérants appartenant à un collège de gérance majoritaire, associés exerçant une activité non salariée au sein de SARL
- membres des sociétés en participation
- associés commandités des sociétés en commandite simple ou par actions et associés commandités des sociétés d'exercice libéral en commandite par actions
- membres de sociétés de fait exerçant une activité artisanale, industrielle ou commerciale
Professionnels libéraux
En cas d'exercice d'une profession libérale, le chef d'entreprise est affilié uniquement pour l'assurance maladie-maternité, CSG-CRDS.
Les médecins et auxiliaires médicaux conventionnés ne relèvent pas de la législation des travailleurs indépendants pour leur assurance maladie, mais du régime des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés (PAMC), géré par le régime général des salariés.
Les professionnels de santé relèvent de la législation des travailleurs indépendants dans les cas suivants :
- sur option, les médecins conventionnés du secteur II et les pédicures-podologues conventionnés
- automatiquement, les médecins et auxiliaires médicaux non conventionnés
Conjoints participant à l'activité de l'entreprise
Tout conjoint (marié ou pacsé) du chef d’une entreprise artisanale, commerciale ou libérale, qui y exerce de manière régulière une activité professionnelle, opte pour l’un des statuts suivants :
Comme le chef d'entreprise, le conjoint associé ou collaborateur relève de la législation des travailleurs indépendants et verse des cotisations, en contrepartie de certains droits :
- retraite
- invalidité-décès
- indemnités journalières maladie
Retraités
Le chef d'entreprise à la retraite est affilié au régime général de la Sécurité sociale.
Cas particuliers :
- si le retraité reçoit plusieurs retraites : les frais de santé sont pris en charge par le dernier régime d'affiliation, sauf option
- si le retraité reçoit une pension de réversion et une pension personnelle : c'est le régime dont dépend la pension personnelle qui rembourse les frais de santé
- si le retraité exerce une activité : c'est le régime qui verse la pension qui prend en charge les frais
Affiliation volontaire
Il existe également des possibilités d'affiliation volontaire à la Sécurité sociale.
C'est le cas notamment des :
- anciens assurés obligatoires (artisan, commerçant) n'exerçant aucune activité susceptible d'entraîner leur immatriculation obligatoire à un régime de sécurité sociale, ainsi que des anciens artisans ou commerçants mettant leurs fonds en location-gérance (l'adhésion doit intervenir dans les 6 mois de leur radiation à titre obligatoire)
- anciens conjoints collaborateurs
- artisans et commerçants de l’étranger (Caisse des Français à l'Étranger)
- personnes qui participent à l’exercice de l’activité commerciale ou industrielle du chef d’entreprise sans être rémunérées et sans relever d’un régime obligatoire de sécurité sociale (aucun lien de parenté avec le chef d’entreprise n’est nécessaire)
Polyactivité : cumul d'une activité indépendante et d'une activité relevant d'un autre régime
Les personnes exerçant simultanément plusieurs activités sont affiliées et cotisent simultanément aux régimes dont relèvent ces activités.
Sont concernés tous les travailleurs indépendants, agricoles ou non, qui exercent simultanément une activité salariée.
Par ailleurs, les personnes exerçant simultanément plusieurs activités professionnelles indépendantes sont affiliées et cotisent au régime d'assurance vieillesse dont relève leur activité principale, comme par exemple la CNAVPL.
Règles particulières :
- travailleur indépendant et exploitant agricole : affiliation au régime qui correspond à son activité principale, c'est-à-dire la plus ancienne.
- auto-entrepreneur et exploitant agricole : affiliation et cotisation aux deux régimes.
Les frais de santé seront pris en charge par le premier régime d'affiliation.
- début simultané d'activité non salariée et agricole : l'assuré choisit le régime de son choix.
Depuis 2017, le chef d'entreprise (dont la prise en charge des frais de santé est assurée par un autre régime) peut bénéficier d'indemnités journalières de la législation des travailleurs indépendants en cas d'arrêt.
Mineurs
Sous certaines conditions, un mineur peut exercer une activité indépendante sous la forme juridique d’EI (entreprise individuelle) ou d'EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) et éventuellement opter pour le régime de l’auto-entrepreneur.
Eligibilié à la création d'entreprise par un mineur
Activité |
Statut juridique |
Mineur non émancipé |
Mineur émancipé |
Artisan |
EI |
Non |
Oui |
EURL |
Oui,
avec autorisation parentale |
Oui |
Commerçant |
EI |
Non |
Oui,
avec autorisation de justice
|
EURL |
Oui,
avec autorisation parentale
|
Oui |
Profession libérale
non réglementée |
EI |
Non |
Oui |
EURL |
Oui,
avec autorisation parentale |
Oui |
Profession libérale
réglementée |
EI |
Non |
Oui |
EURL |
Oui,
avec autorisation parentale |
Oui |
À noter :
- L'autorisation des parents exerçant en commun l'autorité parentale (ou celle de l'administrateur légal sous contrôle judiciaire avec l'autorisation du juge des tutelles ou du conseil de famille) est requise, avec la liste des actes d’administration pouvant être accomplis.
- Au sens du code de commerce, le mineur non émancipé ne peut être commerçant. Toutefois, il peut exercer une activité commerciale au sein d’une EURL puisque c’est la société en tant que personnalité juridique distincte qui détient la qualité de commerçant.
- Un mineur émancipé peut exercer une activité commerciale à condition d'avoir obtenu une autorisation du Juge dans la décision d'émancipation ou du Président du tribunal judiciaire si la décision d'émancipation est déjà rendue
- Le régime de l’Auto-Entrepreneur est ouvert aux gérants d’EURL